Si d’aucuns imaginaient retrouver Cachelin la mine déconfite après le nul concédé hier soir par son équipe de foot fétiche face à un adversaire de bas étage, les bondissements enjoués de notre Stadiste sur la ligne de départ leur ont immédiatement prouvé le contraire. Le zèle contagieux de son compatriote Robin Oester, 5e sur 800 en ouverture de soirée, l’a assurément mis sur orbite. Starters fébriles, flaques miroitant dans une atmosphère de veillée d’armes et spectateurs sur le qui-vive, le stade retient son souffle avant ce 5000 m lourd d’enjeux. C’est que l’honneur de la Romandie est sur la table, comme suggéré mercredi. Si après les deux diplômes des Zurichois en demi-fond, Guillaume ne leur renvoie pas la balle, le Röstigraben cautérisé par une semaine de franche camaraderie risque bien de se réouvrir brusquement. Concentration maximale, donc.
Sur une piste détrempée, les 16 finalistes se voient offrir en hors d’œuvre quelques tours d’observation proposés en alternance par les chefs français Bedard et Rebeck. Les trois premiers kilomètres s’égrènent ainsi en à peine moins de 9 minutes, et à ce stade 15 concurrents sont encore en lice. Les visages sont tantôt timorés, tantôt fourbus ; la densité de cette finale présage un emballage impitoyable. Guillaume se laisse oublier en position d’observation, tout en résistant à l’accélération progressive en tête de course. À 800 m du dénouement, Bedard opère un tour de vis draconien, et notre Genevois suit le mouvement vaille que vaille avec un 200 m en 30 secondes pour se porter en 11e position. Au terme d’une dernière boucle bien dosée, Guillaume parvient encore à gagner une place, terminant ainsi sur les talons d’un certain Dismas Yeko, l’Ougandais vainqueur du 10’000 m en début de semaine. Excusez du peu !
C’est donc au plus qu’honorable 10e rang que Cachelin termine ces Jeux Universitaires, un résultat identique à celui du Bernois Luca Noti lors de l’édition précédente. De quoi augurer de nouvelles passes d’armes chatouilleuses avec son Nalbandian, dès cet automne sur la route. Pour Guillaume et l’équipe suisse d’athlétisme, l’aventure dans la ville des hibiscus se termine déjà demain avec un retour aux aurores, des souvenirs plein la besace. À défaut de cérémonie de clôture en bonne et due forme, ils s’octroieront certainement une dernière soirée estudiantine, histoire de tordre la devise des Universiades sans pour autant lui donner tort : mens… festiva in corpore sano ?
Article de Thomas Gmuer