Du 12 au 16 juillet ont eu lieu les championnats d’Europe d’athlétisme U23 à Espoo en Finlande. Le stadiste Timothé Mumenthaler était engagé sur 200m et a fini avec une magnifique médaille de bronze.
Débriefing et interview de Tim
Premièrement, avec ton temps de 20.50 sur 200 mètres réalisé aux championnats genevois, tu te positionnes à la deuxième place du bilan européen U23; comment as-tu vécu le fait d’être parmi les favoris sur la distance ?
Mentalement, ça m’a mis en confiance. Ça m’a permis d’arriver serein, de jauger un peu la concurrence mais avec un ascendant sur eux. Je pense que pour ce genre d’événement, avoir cet état d’esprit c’est que du positif parce que ça veut dire que tu peux profiter pleinement de la compétition.
Tu as finalement fini 3e es-tu, premièrement, satisfait de cette place ? Et deuxièmement, bien que ce soit un championnat où seul le rang compte, de ton temps ?
Alors oui et non. Déjà oui, parce que ça reste une médaille aux championnats d’Europe. C’est quand même le plus au niveau d’athlétisme en Europe en U23, et avoir une médaille là ça veut dire que le travail a porté ses fruits donc forcément je suis content. Maintenant, une troisième place, ça m’énerve. J’étais deuxième au ranking européen, donc je pouvais me battre pour chercher l’or parce que vu mon temps c’était abordable. Maintenant voilà c’est ce qui arrive en championnat des fois ça passe, et des fois ça passe pas.
Raconte-nous ta demi-finale, que s’est-il passé ?
Ahh, la demi-finale, c’est sombre. En fait, c’est pas très compliqué. Ce qui s’est passé, c’est que je suis sorti, en tête du virage devant Raphaël Bouju (NED) qui a terminé 2e en finale du 100m. En voyant ça, je me dis que j’ai vraiment fait un excellent virage et que je peux relâcher un peu. Avant de trop me relâcher, je me dis il faut relancer un petit peu pour assurer la fin de course. Et au moment où j’ai voulu remettre y a eu un gros vent de face (-3.3 m/s) et là j’ai pris vraiment cher, ça m’a coupé les jambes. Après, en fin de course, je me suis trop concentré sur les gars à gauche, alors que y en avait qui revenaient à droite. Et donc voilà, j’ai failli me faire avoir, et ouais j’étais un peu trop relâché et pas suffisamment attentif à ce qui se passait autour de moi.
Comment était l’atmosphère sur place avec la sélection suisse et les autres athlètes ?
Moi j’ai comme expérience les championnats d’Europe U18 et les Jeux Olympiques de la jeunesse à Buenos Aires. L’ambiance est quand même pas mal différente. Pour Gyor (CE U18) et les JOJ, il y avait toutes les fédérations, qui étaient au même endroit donc dans un seul et même campus ou village olympique, ce qui faisait que tout le monde pouvait se voir et que tout le monde pouvait sortir ensemble, l’atmosphère était plus ludique. Là on est dans des hôtels séparés par groupe de délégations. Après ça peut se comprendre, on est en U23 les choses sérieuses commencent on est moins là pour rigoler et ça se traduit par cette atmosphère qui est sympathique mais plus axée sur la performance.
De quelle manière as-tu fêté cette médaille?
La médaille se fête comme il faut à la fin du championnat avec les autres athlètes ayant participé.
Ces derniers temps tu enchaines les sélections en équipes suisse ainsi que les gros meetings. Comment vis-tu ce changement de rythme caractérisé par ce passage du niveau suisse au niveau international?
Pour moi ce changement est une suite logique, certes les blessures m’ont ralenties, mais il ne faut pas oublier que depuis U18 je fais de grosses performances et que j’étais en quelque sorte prédestiné à être l’athlète que je suis aujourd’hui. J’ai toujours gardé en tête que j’avais du potentiel et c’est pour cela que je trouve normal d’avoir atteint ce niveau aujourd’hui.
Que comptes-tu faire l’année prochaine, sachant que tu es encore en études?
A la rentrée de septembre, je travaillerai à 50% pour pouvoir me focaliser sur les Jeux Olympiques tout en continuant mes études à l’EPFL.
Nous avons parlé du passé et du futur mais recentrons nous sur le présent; quel est ton objectif pour les Championnats suisses de ce week-end ?
J’en ai discuté avec mon coach et au vu de la fatigue engendrée ces deux dernières semaines, je ne m’aligne pas sur 200m, je ne courrai que le 100m. Mon objectif sur 100m est clair, gagner en faisant un gros chrono.
J’ai un virage puissant sur 200m, il faut maintenant que je prouve sur la ligne droite et si j’y arrive il y aura un très bon temps à la clé.
Interview réalisé par Adrien Turner et Melvil Empana