PASSION RENOUEE
Inscription au Stade Genève validée, lacets serrés, bouteille d’eau en main, je foule la piste rouge en caoutchouc antidérapante pour la première fois. L’atmosphère saine et la température ambiante m’apportent une sensation de bien-être. Les familles donnent le tempo dans les tribunes pendant que les athlètes des différentes disciplines s’échauffent autour du terrain. Les sportifs ont des mouvements délicats qui s’apparentent à une chorégraphie.
A cet instant, une pensée me submerge, celle de participer un jour à une journée en tant que bénévole au « sable rouge .» Lorsque j’avais neuf ans, c’est la description que j’avais trouvée pour décrire le stade. Regarder les plus grands courir était ma passion. Souvent, j’étais accompagnée de mes parents. Tous deux férus de sport. Mon père un ancien karatéka et footballeur amateur et ma mère une ancienne judokate amatrice à Kinshasa
L’opportunité se présente rapidement, par une sollicitation de la fondatrice Madame Jessica Barbey, à s’inscrire pour les championnats genevois en qualité de volontaire. Quelle fut ma joie, qu’on ait songé à moi d’apporter mon aide dans une manifestation qui se déroule dans ma ville natale. Je prends avec sérieux mon rôle d’assister le Juge-arbitre et son équipe. Pour cette journée, j’ai comme mission de prendre les résultats du saut en hauteur. Je ne suis pas seule
mais soutenue par des professionnels et des pédagogues.
Les rencontres en ce lieu cosmopolite marquent la richesse du sport. Une bonne cohésion d’équipe mêlant discipline, rigueur et professionnalisme sont au rendez-vous. Chacun apporte sa bonne humeur, ses connaissances, ses expériences et ses compétences afin qu’un événement de cette envergure puisse exister. La partie buvette permet à une centaine de participants de se désaltérer et les agapes fait maison sont gracieusement distribuées aux bénévoles. Le coup de cœur a été la délicieuse salade de pâtes de mamie Muriel.
Les athlètes sont nombreux et à des catégories d’âges différents. A mon poste, je pilote les pré-adolescents et adolescents. Filles comme garçons la compétition n’est pas une affaire de camaraderie. La jeunesse reste nonobstant fair-play et s’encourage après chaque saut. Certains se retrouveront médaillés pour leur exploit et d’autres essuieront des larmes lors d’une défaite. Cela fait partie du jeu et nous les encourageons pour une prochaine compétition plus glorieuse. Ce sont des moments forts notamment comme les sauts extraordinaires qui ne m’ont pas laissé sans émotions. La journée se termine et li me tarde de découvrir la suivante. Pas de cumulonimbus à l’horizon. La journée du dimanche 4 juin s’est bien déroulée malgré les prévisions météorologiques.
Cette dernière journée de compétition est rythmée par le lancer du marteau ainsi que la lancer du disque. Voir dans les airs le mouvement du marteau dans sa lancée avec précision est d’une beauté ! Le principe de la prise de mesure est identique pour le lancer du disque. Les compétiteurs sont moins nombreux au lancer du disque. Dans la globalité, les athlètes sont sérieux et méticuleux. Pour ce jour, je suis placée comme bénévole dans ces deux groupes. Une belle découverte pour moi où je rencontre le Juge-arbitre avec son équipe qualifiée et compétente qui ne manque pas de sens de l’humour. Durant cette période de partage, l’un des compétiteurs se retrouve en tête des résultats. Ce dernier a été applaudi par ses collègues.
Un jeune sprinteur a été également félicité pour sa prouesse. Nous étions surpris par son score. C’est certain qu’une promesse en grand championnat l’attend.
Les heures défilent et je découvre, trois athlètes féminines dont une évoluant à l’international. Ces femmes m’ont particulièrement marquée par leur force, leur prestance et surtout leur détermination.
In fine, je retiens de cette journée une belle leçon de sagesse. Après des heures d’entraînements et de sacrifices, les cœurs de ces athlètes n’oublient pas cette chose essentielle qui est la solidarité.
Sportivement vôtre,
Tania DUBOIS