Portrait … d’une grande dame

INTERVIEW DE PATRICIA DANZI

J’ai eu le grand plaisir de m’entretenir avec Patricia Danzi, ancienne athlète (Jeux olympiques 1996 en heptathlon) et haut fonctionnaire fédérale pour la Suisse parlant 7 langues couramment. Une femme de poigne avec une carrière internationale impressionnante mais à la fois douce, à l’écoute et disponible. Une longue carrière au Comité international de la Croix-Rouge l’a fait parcourir le monde des Balkans, passer par le Pérou, ainsi que le Congo et l’Angola. En 2020 elle est nommée Directrice de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) rattachée au DFAE (Département fédéral des Affaires Étrangères).

Patricia est née en Suisse d’un père diplomate nigérian et d’une mère professeure de lycée suisse-allemande. Les sujets de l’environnement ont toujours occupé une place importante pour elle, passion qu’elle a transmis à un de ses fils.

Comment as-tu commencé l’athlétisme ?

J’ai littéralement débuté dans la rue. Je courais et je participais à des courses organisées dans la rue à Zug. Il y avait aussi des bacs à sable et on sautait dedans.

Ensuite à l’école primaire, mon prof de 3P et 4P m’a fait courir contre des garçons de 6P car il voyait comment je courais vite. J’ai malheureusement gagné (rires), car ils n’ont pas été très sympas avec moi !

Ce prof m’a ensuite conseillée d’aller dans un club et j’ai suivi des filles du secondaire qui étaient en club. Je m’entrainais 1-2x semaine seulement

Comment s’est déroulée ta carrière sportive ?

J’ai eu la chance d’être grande et forte, souvent plus grande et forte que les filles du même âge. Cela m’a beaucoup aidée. Je ne m’entrainais pas beaucoup mais ca suffisait pour gagner.

Mais soudain les autres filles ont grandi. Alors je me suis dit que je devais m’entrainer plus sérieusement. J’ai donc commencé les courses multiples en U16. Un de mes entraineurs m’a inscrite aux championnats suisses multiples à Berne. J’y suis allée et à l’époque les résultats n’étaient pas encore disponibles dans la foulée car pas encore informatisés. À la fin de la compétition je suis donc partie me doucher et mon entraineur m’a dit « viens on va quand-même voir la cérémonie protocolaire » et à ma plus grande surprise j’avais gagné.

Comment es-tu arrivée à Genève ?

Je suis arrivée par le travail. Je travaillais pour le Comité international de la Croix-Rouge.

Mes deux fils voulaient faire de l’athlétisme et c’est ainsi que j’ai pris contact avec Jessica Barbey. Antonio faisait disque et marteau. Leonardo faisait des concours multiple, du sprint et relais.

Que fais-tu au niveau professionnel ?

Je travaille à la confédération à Berne, dans la direction de Coopération internationale du DFAE. Je voyageais beaucoup, avant le Covid. Les voyages ont gentiment repris. Le dernier pays où j’étais c’était l’Afghanistan fin juin de cette année. C’était encore un autre pays…

Tes 2 garçons ont fait de l’athlétisme au Stade Genève que deviennent-ils ?

Un est au Canada, il étudie les sciences de l’environnement et l’autre fait l’école hôtelière de Lausanne.

Venons-en à ta nomination au Comité Central de Swiss Athletics, qu’est-ce qui t’a motivé à postuler ?

Il y a des membres qui ont quitté le comité et ils cherchaient activement des femmes pour les remplacer. Nombreux membres venaient de la course à pied et moi j’ai l’avantage d’être une femme et venir des concours multiples. J’apporte également mon expérience internationale ainsi qu’un travail qui me mène à penser à des critères d’inclusion ainsi que le respect de la gestion de l’environnement, deux facteurs aussi prioritaires pour Swiss Athletics.

Conseil pour les Jeunes Athlètes du Stade

Le sport est un magnifique moyen d’apprendre à développer sa capacité de concentration, résilience, gestion de la pression, courir en équipe, utile également dans la vie professionnelle.

Propos recueillis par Nicole Curti