Dans l’oeil du coach

CE N’EST QU’UN AU REVOIR……. !

A 13 ans elle faisait déjà preuve d’une très grande volonté. Mais cela n’était pas sa seule  qualité. Au fur et à mesure sa panoplie s’est étayée de manière à vraiment attirer mon attention.

Je percevais chez cette jeune athlète un petit plus qui la différenciait des autres athlètes.  Elle avait une vision de ce qu’elle souhaitait à moyen et long terme. Elle possédait un registre qui lui permettait de maîtriser l’aérobie et l’anaérobie. Elle était très à l’aise avec l’endurance et le travail d’explosivité. Etape d’un choix cornélien. Il faut croire que j’ai été convaincant pour lui conseiller une discipline explosive.

Cela a été son choix de s’orienter dans cette voie, et je pense qu’aujourd’hui elle ne le regrette pas au vu de ses brillants résultats. Le palmarès le confirme.

J’avais écrit un article dans la rubrique « Dans l’Oeil du Coach » en 2017  La jeunesse au service de la technique. En référence à cette athlète.

Dès le début, j’ai détecté ce qui la différenciait des autres athlètes de sa génération,  c’est cette faculté incroyable à être capable de mettre en place les corrections que je lui préconisais. Elle n’avait pas besoin de plusieurs entraînements pour reproduire le geste juste. Elle n’avait besoin que de deux à trois répétitions pour valider le geste correct. J’avais écrit dans l’article que j’étais impressionné à son âge de maîtriser des attitudes dans une discipline qui peut-être traumatisante et difficile à assimiler pour les jeunes. Déjà, je lui prédisais des belles satisfactions sur le plan des performances au niveau national. Il faut croire que j’ai été visionnaire, car cela c’est confirmé les années suivantes. C’est la première athlète de mon groupe que j’ai orientée vers cette discipline, d’autres ont suivi cette orientation avec beaucoup de succès. Et dire que je n’aimais pas cette discipline, je la trouvais peu attirante, pas spectaculaire, traumatisante, difficile à assimiler. En tant qu’athlète j’ai toujours refusé de la pratiquer craignant de me blesser. Heureusement avec l’âge, les raisonnements changent, de même que  les idées préconçues  s’estompent, s’effacent pour voir apparaître le pouvoir attractif et valorisant de cette discipline complexe et complète.

CE N’EST QU’UN AU REVOIR… !

A ce vol Swiss au-dessus de l’Atlantique pour cette athlète qui  part découvrir les racines de son papa, pour s’imprégner de la culture de son pays. De pratiquer, d’améliorer la langue de ce pays où le  football est roi. L’athlétisme n’a  pas la notoriété du ballon rond. Et pourtant, pourtant c’est bien  là qu’elle va déposer ses valises pour une durée d’environ 3 mois. Au programme, école, sport et culture à des milliers de kilomètre de sa famille à Genève. Faut-il encore insister sur sa volonté… ! De tracer sa voie, de sa force de caractère… ! Rien ne l’arrête, même pas le saut en arrière où elle va découvrir un stade d’entraînement en Cendrée… ! Quitter l’explosivité du tartan pour une matière nécessitant des pointes de 1 cm de longueur pour améliorer l’accroche…..!

A l’heure où j’écris ces quelques lignes, elle sera arrivée dans la province de Santa Catarina au Brésil munie d’une attestation et d’une recommandation de la Fédération Suisse d’Athlétisme pour accéder aux entraînements du club de Corville,  et de pouvoir participer à des compétitions.

Voilà ce qui sera le futur de Juliana Soares pour ces prochains mois. J’espère que ce séjour lui apportera  beaucoup de plaisir, de découvrir et s’imprégner de la culture brésilienne, des nouvelles méthodes d’entraînements, d’être à l’écoute de nouveaux coachs, et qu’elle nous gratifiera  à son retour de grande performance dans sa discipline le triple saut.

TENHA UMA BOA ESTADIA JULIANA

VAMOS SENTIR SAUDADES

Dernier entraînement de musculation avant son départ.

Texte écrit par Fredy Auberson