Ernest Greiner, athlète au Stade Genève s’en est allé

Cette riche personnalité verniolane s’est beaucoup battue pour le logement social. Sportif émérite, il avait gagné la Course de l’Escalade :

 
Photo : Laurent Guiraud
 
Par Laurence Bézaguet de la TDG (Un grand merci pour son autorisation de publication)
 
Jovial, dynamique, engagé et loyal: ces qualités caractérisent parfaitement Ernest Greiner qui vient de décéder à l’âge de 70 ans, après un grave infarctus. Un départ brutal qui laisse sans voix tous ses proches. Il y a un mois à peine, la soussignée avait dîné en sa compagnie et celle d’Edith, sa précieuse épouse. Un moment de partage joyeux comme il les aimait tant.
 
Sa famille, la course à pied et la nature étaient les moteurs de sa vie. Il était fier de la réussite de ses deux fils, Christian, le médecin, et Richard, le juriste. Lui, l’ancien facteur de Châtelaine Vernier-Village et du Lignon, où il vivait depuis quarante ans.

Pacificateur des Libellules

Ernest Greiner était aussi un modèle de citoyenneté. Membre actif de la Fondation Émile Dupont (FED) durant quinze ans, il avait fini par tirer sa révérence pour mieux rebondir… à la Fondation HBM Camille Martin. «Son engagement en faveur du logement social restera dans toutes les mémoires, considère le président du Conseil d’Etat Antonio Hodgers. Ernest était habité d’une énergie positive qu’il a mis au service des petites gens, du vivre ensemble et de la cohésion sociale.» Après avoir été, un temps, trésorier de l’Asloca, Ernest Greiner a bâti une vraie histoire avec les locataires genevois. 

Ainsi, le quartier des Libellules s’est longtemps vu regarder de haut par les Genevois. Jusqu’à ce que l’énergique Ernest et son équipe de la FED décident de réhabiliter les lieux. Étalé entre 2012 et 2015, un chantier pharaonique a permis de retaper ce site qui prolonge le pont Butin, le long de la très motorisée avenue de l’Ain. Et de combattre l’insécurité ambiante. «Après l’extraordinaire dans le négatif, place aux Nouvelles Libellules et à l’ordinaire positif. Derrière chaque problème il y a une solution», appréciait ce véritable pacificateur des Libellules.

Et amoureux du Lignon

Or c’est surtout pour le Lignon que son coeur battait. D’abord parce que c’est dans cette cité que ce Thurgovien d’origine a rencontré Édith, sa future épouse bernoise… grâce à La Poste. Employés par la régie fédérale, tous deux étaient venus à Genève pour améliorer leur français. Mais en plus, ce parfait Suisse romand dès son arrivée, malgré son petit accent d’outre Sarine, aimait photographier son Lignon et pratiquer la course à pied le long du Rhône. »C’était un politicien averti et un sportif aguerri, souligne Yves Magnin, candidat PDC à la Mairie verniolane et ancien basketteur. Avec la même approche du sport, nous avions instauré en 2000 la journée Sport pour tous à Vernier. Elle se perpétue depuis lors chaque année.«

Baskets aux pieds

Tout premier vainqueur de la course de l’Escalade en 1978, en catégorie populaire, Ernest Greiner s’entraînait en s’imprégnant de la magnifique nature du Lignon et de ses multiples changements au gré des saisons: «J’adore les espaces verts, racontait-il. On y trouve cet équilibre qui nous permet de réfléchir sans stress et de s’évader un instant de la brutalité du monde.»

Cet athlète de haut niveau aura parcouru des milliers de kilomètres, baskets aux pieds, autour de chez lui et dans toutes les courses populaires du canton. »Aujourd’hui qu’il franchit, de manière inattendue, une ligne d’arrivée qu’on aurait voulue beaucoup plus lointaine, mes pensées vont à son épouse, Edith et à ses deux fils. La ville de Vernier perd plus qu’un ami. Elle perd une partie de son histoire«, conclut le conseiller d’Etat et ancien magistrat verniolan, Thierry Apothéloz.

 

Pour les obsèques prière de se référer à l’avis officiel.